Planification ft Léo

Dimanche 18 Décembre 2022, 13h @Léo Pasquier | J'avais proposé à mon frangin d'aller à un marché pour aller faire les emplettes de Noel mais aussi, passer du temps ensemble. Je sais qu'on ne rattrapera jamais les deux années sans s'être vu ni parlé mais j'ai bien l'intention de me faire amende honorable. Donc, je l'embarque faire les cadeaux et quelques activités sur place. Après l'avoir invité dans un petit restau pas très loin, on entre dans les halles et on se laisse embarquer par les étales. Le téléphone sonne, me coupant dans ma fièvre acheteuse, pour écouter le bon père faire sa requête. Je raccroche et souffle. Je fixe le gamin avant d'éclater de rire. - Papa veut qu'on choisisse un gala pour 2023 et qu'on y assiste avec nos partenaires. Je crois qu'il n'est pas décidé à nous oublier ce vieux. Je prends un tissu entre les mains. En soit assister à des trucs de culs serres ne me dérangent pas mais alors devoir choisir et devenir la vedette, ça me fait grandement chier. - Je te laisse l'honneur.

Noël approche, et il est temps pour Léo de commencer à s'y préparer. Il ne s'est donc pas fait prier quand Côme lui a proposé de sortir faire les magasins, même s'il serait bien rester une ou deux heures de plus dans son lit après son service. Mais bon, le dimanche, c'était rarement reposant. Les yeux pas encore tout à fait bien ouvert quand il quitte l'appartement, il suit son frère là où ce dernier l'emmène, qu'importe la destination. Il le sait Léo, à cette période de l'année, les marchés de Noël sont partout, et ils n'auront aucune difficulté à trouver ce qu'ils veulent. A condition qu'ils sachent ce qu'ils veulent. Chaque année, il a l'impression que ça devient de plus en plus compliqué de trouver un cadeau pour ses parents Léo. Heureusement, ses frères n'étaient pas aussi galère à combler ! Perturbé par l'appel que reçoit Côme, il laisse tomber une veste au sol alors qu'il tentait de la remettre sur un cintre, fronce le regard vers son aîné comme s'il en était responsable. Un peu pour Léo, car de savoir que leur père était initiateur de ce coup de fil, ça chafouinait le plus jeune. C'était rarement bon signe. La veste ramassée, il la frotte et la lisse légèrement avant de la remettre en place avant de pousser un long soupir lorsque Côme lui annonce la nouvelle. « Youpi... Va encore falloir que je me pointe avec une pimbêche en prétextant qu'elle pourrait être la femme de ma vie parce que sinon c'est eux qui vont me trouver une partenaire et on sait très bien qui ils vont choisir encore... » Ce n'est pas l'évènement en lui même qui dérange Léo, mais le fait qu'on l'oblige à s'afficher avec quelqu'un. Une femme surtout. Non pas qu'il ait quelque chose contre elles, mais des fois, il préfèrerait simplement la compagnie d'un homme. Ce que ces parents n'accepteraient jamais. « Va falloir que j'y réfléchisse, pour au moins être sûr que ça tombe un jour où je dois travailler. Y histoire d'avoir une excuse pour pas y assister. » Il s'illumine dans un grand sourire plein de malice Léo. Il aimerait que ça puisse être aussi simple, mais il sait très bien que son travail n'était une excuse suffisante aux yeux de ses parents pour se défiler, pourtant, il ne cesserait jamais d'essayer.

La réaction de ton frère te fait rire. T'es spectateur de ce qu'il se passe en terme de mariage. T'aimes rajouter une couche, surtout quand ce dernier ose te rendre dingue à jouer les fouines. Alors quand les rares fois tu vois vos parents entamer le sujet, tu remets bien une pièce pour le plaisir de voir Léo se démener comme un diable. - Elle est très jolie pourtant, leur promise, je ne vois pas de quoi tu te plains. Sois heureux qu'ils voient en toi, leur futur. Ce n'est pas donné à tout le monde dans cette famille. Tu ironises parce que tu sais parfaitement que quand ils vont se pencher de nouveau sur ton cas, tu auras aussi une prétendante à ton cul. - Tu n'as qu'à te montrer plus ferme et dire non une bonne fois pour toutes. Explique leur que les gros seins, ce n'est pas ta came. Enfin, je sais pas mais invente un truc au pire. Tu savais parfaitement que ça ne marcherait absolument pas. Les apparences avant tout. Tu regardes ton frère et éclates à nouveau de rire. - Mais depuis quand ton travail passe avant l'hypocrisie. Choisis nous une bonne soirée, où on pourra pécho qu'importe le genre et c'est tout. Laisse moi tomber et je peux te dire que je vais me mettre de leur côté, pour ton plus grand plaisir. Tu sors ton téléphone, lui dictant une liste de gala à venir pour cette année. - Alors ?

S'il n'aime pas vraiment ce genre de soirées Léo, c'est parce qu'il est obligé d'être irréprochable, physiquement et dans son comportement, ce qui l'oblige à être ce garçon bien élevé que ses parents ont décidé qu'il devait être. Ce garçon qu'il ne veut pas être, et dont il s'efforce de casser l'image depuis des années, hors du domicile familial. Il en est certain, que si ses parents venaient à apprendre le quart des bêtises qu'il fait jusqu'ici, ils s'offusqueraient comme jamais, et qu'un drame suivrait. Il fait donc profil bas, quitte à devoir sacrifier sa joie lors de quelques exceptionnelles soirées comme ça va encore devoir être le cas cette fois. « C'est pas son physique le problème, tu le sais. Mais ça me fait chier qu'ils pensent pouvoir décider pour moi. Et puis ils en font des caisses quand elle est là. Léo ci, Léo ça, je pourrais presque faire une allergie à mon propre prénom. J'ai l'impression d'être un bout de viande qu'on cherche à vendre. » Et il n'aime pas ça Léo, être présenté ainsi, devoir être le centre d'attention de toute une pièce quand lui ne la pas choisi. Et ça n'a rien de personnel envers sa potentielle promise, elle ou une autre serait pareil. Il veut juste sa liberté, la liberté d'aimer qui il en a envie, et il aurait pensé que son père au moins comprendrait. « Leur fu-quoi ? Je sais même pas pourquoi ils continuent d'insister, alors que t'es peut-être le mieux positionné pour le moment pour leur donner des petits-enfants. Et je dis pas ça jusque parce qu'une jolie blonde vie de l'autre côté du couloir. » C'est surement pas le sujet à aborder dans ce contexte, mais Léo s'en fiche. En réalité, si Côme pouvait se présenter avec Thaïs face à leurs parents, il aurait tendance à penser qu'on lui ficherait au moins la paix, à lui. « Je vais leur dire que je préfère quand y a le même truc que moi entre les jambes, ils vont s'étouffer avec leur champagne. » C'est pas tout à vrai, ni tout à fait faux. En réalité il aime tout les sexes et tout les genres Léo, mais n'a jamais su comment le dire à ses parents. Et il n'était pas question de mettre ses parents devant le fait accompli lors d'une de ces fameuses soirées. A laquelle il n'échappera pas malgré ses tentatives. « Traître ! Je peux même pas compter sur toi pour me soutenir en fait ! » Ca ne lui plait pas à Léo, de savoir que son frère pourrait se ranger du côté de ses parents. S'il pensait avoir au moins un allié dans ce monde, c'était bien lui. Attentivement, il écoute la liste qu'énumère Côme. « Hmmmm... Vendu pour les dons pour la recherche. Voir si les docteur.es s'y connaissent vraiment en anatomie. »

- Nuance, tu es une brioche. Lucrative, faut l'avouer. Tu préfères en rigoler parce que tu sais que ton frère a tendance à tout dramatiser. Après, c'est facile pour toi, t'es pas forcement dans les bonnes grâces et te laisses bien plus de latitudes et tu en profites grandement. T'es l'outsider et ça te plait parfaitement. T'es avant tout là pour le soutenir. Tu cesses de sourire, quand il évoque la blonde. - Ah ça ce sujet là petit merdeux, tu vas arrêter de jouer les reporter et la bannir de ton vocabulaire. Je veux rien savoir de ce qu'il se passe dans sa Vie. C'est totalement faux mais à chaque fois, tu te sens obligé de faire des dingueries et d'assumer. - Le message est passé ? Et je ne veux pas d'enfants pour le moment alors ne me parle pas de malheurs et encore moins avec cette femme. C'est du passé. Bien trop présent à ton gout, supplément page que tu ne veux pas tourner. Mais t'acceptes pas cette réalité. T'éclates de rire quand il parle de son homosexualité. - Je veux être présent ce jour là. Tu sais que ça fera péter des assiettes et chialer la daronne, quelle tristesse (non). - Traite de quoi ? Je t'incite à t'affirmer, tu fais celui qui ne comprends pas. Pas de ma faute. En attendant, on va aller tâter de la profession medicaleeee, je suis certain que tu trouveras le coup de foudre.

Il roule des yeux au ciel à la remarque de son aîné. Il sait qu’il est une brioche, impossible de l’oublier avec des parents qui ne cessent de lui rappeler qu’il en est un héritier, que son nom attirera toujours la curiosité, la convoitise. Quelque part, il envie un peu Côme d’avoir réussi à s’émanciper de tout cela. Bien sûr, il aurait voulu que les choses se passent différemment pour son frère, il aurait voulu ne pas rester sans nouvelles pendant deux ans, mais lui au moins n’avait pas à rendre de compte sur qui il fréquentait. Léo, lui, n’aurait pas d’autre choix que de s’afficher avec une fille de bonne famille s’il voulait éviter le conflit avec ses parents.  Il grimace puérilement quand son aîné lui demande de taire un sujet bien spécifique. Il le sait pourtant Léo, que ce sujet est tabou, et pourtant, c’est une source intarissable de potins et d’informations en tout genre que Léo dissémine au gré de ses humeurs.  « Tu veux rien savoir, pourtant tu m’écoutes quand je t’en parle. Et puis personne ne t’oblige à réagir à ce que je dis. Ca tu le fais tout seul comme un grand. » Il est vrai que jusqu’à maintenant, il n’a pas eu à dire grand-chose pour provoquer une réaction chez son aîné. Vraiment trop impulsif comme garçon avec sa jolie blonde.  « Non ! Et puis on ne sait jamais, y a des grossesses surprises tous les jours tu sais. » Il pousse un peu, il sait que son frère n’est pas encore prêt pour cela mais bon, la vie est imprévisible. Ca ferait certainement criser les parents d’ailleurs, une telle situation, mais bon, y a pas que lui qui en serait capable. Léo aussi avait son lot de secrets envers leurs parents.  « Tant fait pas, je ferais une grande fête pour annoncer ça ! Champagne à volonté, hors d’oeuvre, et j’ouvrirais même ma chambre à ceux qui le veulent après. » Il aime en rajouter des couches Léo, et si vraiment il devait un jour assumer qui il est, il le ferait jusqu’au bout, en faisant comme souvent dans l’excès et l'extravagance.  « Non, tu m’obliges à aller à une soirée à laquelle je ne veux pas aller. Mais puisque y a pas le choix… » Il le sait Léo, qu’il ne gagnera pas cette bataille, alors il entend s’y soumettre. « Je sais pas si je trouverais le coup de foudre, mais en tout cas je vais pas me gêner pour jouer au docteur toute la soirée. »